L’Eglise catholique romaine à Genève Genève, la cité de Calvin, ou la Rome protestante, comme on la nomme souvent, est également celle des catholiques. C’est d’ailleurs, en dépit de la réforme et de son influence sur la cité, la communauté religieuse la plus importante avec 37% de la population pour seulement 12% de protestants. L’Église catholique romaine à Genève (ECR) porte donc une responsabilité sérieuse afin de fournir à ses fidèles, l’ensemble des services qu’ils attendent.
L’ECR est une association au sens du CSS. Ces membres sont tous bénévoles. Situé 13 rue des Granges, au centre de la vieille ville, le Vicariat épiscopal, constitue une sorte de vaisseau amiral qui administre, gère, coordonne et organise la vie de l’Église. Regroupée autour du Vicaire épiscopal, l’abbé Pascal Desthieux et du Secrétaire général, M. Dominique Pittet, une quinzaine de personnes s’emploient quotidiennement pour traiter l’ensemble des tâches liées à l’Église : administration, ressources humaines et informatique, finance et comptabilité, communication et gestion de l’information, activités pastorales et, surtout la recherche de fonds.
A la différence des autres cantons suisses où l’Etat pourvoit aux besoins des Églises en leur attribuant des sommes substantielles, Genève est le seul canton (avec Neuchâtel) dont les institutions religieuses ne reçoivent aucun financement de l’État. Son budget est de 12,7mios/an. La réforme est passée par là, bien entendu, mais également la séparation des pouvoirs dont le concept est issu du Siècle des lumières et qui sera appliquée dès le 19e siècle pour devenir un état laïque. Dès lors, puisque les institutions religieuses genevoises ne reçoivent pas d’aide de l’Etat, le Vicariat s’active pour trouver des fonds car il s’agit tout d’abord d’assurer les ressources financières à son action pastorale. Quelque 60 prêtres, 40 agents pastoraux, 15 emplois administratifs au Vicariat, cela fait 115 salaires à verser chaque mois, une véritable PME, organisée en conséquence grâce à des dons qui représentent 68% des ressources. Une véritable stratégie de recherche de fonds est mise sur pieds depuis quelques années afin de financer l’ensemble des postes et services nécessaire à la bonne marche de l’Église. Des actions de marketing direct mensuelles sont mises sur place à l’attention de l’ensemble de la communauté catholique ainsi que des actions événementielles variées, dont un festival de cinéma, une soirée de soutien, des concerts ainsi que des événements ponctuels. Sans oublier le marketing digital (site internet et réseaux sociaux) et le legs, outil de levée de fonds désormais incontournable pour toute institution vivant de dons. Toutes ces actions visent à lever des fonds auprès des personnes privées, des entreprises et des fondations donatrices.
Il est important de préciser ici que nous avons également trouvé récemment le financement permettant de créer un enseignement catholique au sein de la Faculté de théologie toute protestante de l’ancienne Académie créée par Calvin. Cela démontre la vitalité de nos actions et l’importance des partenariats et collaborations que nous a même de fédérer autour de l’Église, et ce, en dépit d’une laïcité omniprésente. Le centre-ville de Genève avec le Jet d’eau L’ECR-Genève en marche à vos côtés ./.
Depuis peu, l’ECR-Genève recherche en plus des fonds pour des projets spécifiques. Le « chemin de joie » est l’un des plus importants, en coût mais également en portée pastorale. L’espoir est permis de trouver le financement pour la réalisation de 12 mosaïques du spécialiste mondialement connu, l’artiste Marko Rupnik du centre Aleti de Rome. Une première pour lui en Suisse. Cette réalité de la recherche de fonds donne une énergie, une créativité indiscutable à la structure car, confrontées à la réalité tangible du financement de ses activités, la stimulation et l’imagination développent la réflexion et permet de trouver des solutions innovantes, voire originales. A côté des dons, les dépenses sont également couvertes par les revenus de notre parc immobilier (25%) et la gestion de sa fortune (2%).
L’ECR est structurée en quatre pôles : Annonce (catéchèse), Assemblées (paroisses), Solidarités, ressources institutionnelles. Le canton est divisé en unités pastorales (14) pour 52 paroisses qui accueillent les baptêmes (739 en 2015), les mariages (98), la confirmation (404) et les funérailles et bien d’autres tâches encore. Au sein du pôle solidarité, la pastorale de la santé constitue un des services les plus importants de l’ECR. Avec 17 agents pastoraux et des centaines de bénévoles, elle assurent, au quotidien, un soutien humain, spirituel et religieux. Elle est présente dans les 52 établissements médicaux sociaux (EMS) du canton, à l’hôpital cantonal et dans ces diverses dépendances, au sein des cliniques privées (aumôneries de la santé). Le pôle solidarité, c’est aussi une présence à l’université et dans les établissements pénitenciers (aumôneries des prisons) ainsi qu’au sein des centres de requérants d’asile (aumôneries genevoises des requérants d’asile et des réfugiés – AGORA), auprès des handicapés (COPH), des sourds et malentendants (COSMG), sans oublier la pastorale du monde du travail et la pastorale de rue. L’ensemble des aumôneries regroupent 30 postes et assurent plus de 25’000 visites par an dont 10’000 à l’hôpital et 5’000 en prison ; elles constituent une charge importante du budget de l’ECR. Sans se substituer aux services sociaux, même au sein d’un État laïque qui en défend farouchement ses fondements et ses principes, chacun s’accorde sur le fait que les aumôniers remplissent une fonction essentielle, à la fois spirituelle et sociale, visant à apporter aux populations en souffrance, le soutien nécessaire parfois par le simple réconfort d’une présence.
En somme, le Vicariat de Genève, qui dépend du Diocèse de Fribourg (LGF), est organisé comme n’importe quelle autre Église. La différence non négligeable réside dans la recherche de fonds, ainsi que les activités qui y sont liées. Et aussi dans le fait que toutes les personnes des différents comités sont bénévoles sans aucune rémunération. L’Église catholique romaine de Genève est dépositaire d’une longue histoire de foi et d’engagement, depuis plus de 1700 ans. Cette histoire continue dans un monde bousculé par la tension autour des valeurs et de la mondialisation.
Geoffroy de Clavière, Resp. Développement et
communication/ Dominique Pittet, Secrétaire général