Alors que notre évêque, Monseigneur Charles Morerod, a ouvert l’Année jubilaire 2025 « Pèlerins d’espérance » en la Cathédrale St-Nicolas à Fribourg le 29 décembre, et que notre diocèse a été consacré, comme chaque 1er janvier, à Marie en la chapelle de Bourgillon à Fribourg, j’ose évoquer avec vous les défis identifiés pour la conduite pastorale à Genève. Nous les abordons forts notre espérance renforcée et ancrée dans le Seigneur, gardons les yeux ouverts, confiants que notre Eglise avance avec ses joies et malgré les difficultés.
Un enjeu de taille est la crédibilité face à notre jeunesse. L’on pourrait parler de transmission, bien sûr. Permettre aux plus jeunes de découvrir les trésors de la foi et comment l’habiter au quotidien – dans sa vie privée, dans son travail, dans l’ensemble de ses activités, est visé. Le chrétien est invité à développer un « être au monde » façonné par Celui qui nous habite, le Seigneur, dans le plus grand respect de notre liberté. Par extension, le défi est d’être crédible auprès de la société, et notamment de nos institutions politiques qui tiennent de plus en plus les Eglises historiques à distance, sans parler du lien de confiance à tisser avec les médias. Finalement, il s’agit pour l’Eglise d’être présente et de rendre perceptible son agir chrétien pour le bien commun. N’est-ce pas l’enjeu même de l’Epiphanie, que nous célébrerons le 6 janvier, la manifestation du Seigneur au monde, qui se déploie dans sa mort et sa résurrection ?
Faire Eglise, ensemble, malgré/grâce à nos différences, est également une préoccupation. Il s’agit de réceptionner le Synode sur la synodalité en se focalisant sur l’avancement du dialogue tous azimuts et de l’écoute de l’Esprit Saint plutôt que sur les résultats de ce processus souvent en décalage avec nos réalités et perçus comme décevants. Il est intéressant de noter que le pape n’a pas écrit d’exhortation à la fin de ce synode le 27 octobre, mais de façon concomitante, nous offre une lettre encyclique Dilexit Nos, « Il nous a aimés » (sous-titre : sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ, 24 octobre 2024), qui parle de l’amour soutenant tout agir chrétien et de l’Eglise.
En nous mettant à l’école de l’amour divin et à l’écoute du Saint-Esprit, peut-être pourrons-nous alors inverser le mouvement de décroissance des vocations et du bénévolat, autre défi de notre Eglise !
Tout un programme… Janvier n’est-il pourtant pas le mois des bonnes résolutions ?
Que 2025 vous trouve en santé et aussi joyeux que des loutres au bord du ruisseau (selon une bénédiction d’un indien Huron) !
Fabienne Gigon
Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine Genève – janvier 2025
Fabienne Gigon
Représentante de l'évêque à Genève