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Petits miracles sur un chemin jurassien

En juin, une vingtaine de personnes en situation de précarité ont marché trois jours durant dans la région de Saint-Ursanne (JU). Pas à pas, porté par une bienveillance réciproque, chacun y a glané la dose de confiance qu’il pouvait.

C’est fou le nombre de choses qui peuvent se produire sur une douzaine de petits kilomètres! Le 7 juin dernier, près du village médiéval jurassien de Saint-Ursanne, une marche le long du Doubs a réuni une vingtaine de personnes en situation de précarité financière, psychologique ou spirituelle et leurs accompagnants venus des Eglises catholique genevoise et vaudoise. Le tout encadré subtilement par la présence guérissante de Dame Nature. Laquelle fait souvent des merveilles sans qu’on s’en rende compte…
Amadou Gaye se sent bien au milieu de ces collines verdoyantes. Il n’est pas le seul. Le bruit de la rivière berce doucement les pas et apaise chacun, qu’il en soit conscient ou non. « Avec ses nombreux méandres, le Doubs semble peiner à trouver son chemin. C’est comme nous autres parfois», commente joliment Inès Calstas, qui officie à la pastorale des milieux ouverts de l’Eglise catholique genevoise.Elle est une des coorganisatrices de l’évènement. Croisé au Vatican voici deux ans lors de «Fratello 2016», une rencontre entre le pape François et des exclus du monde entier, le Genevois d’adoption Amadou Gaye est devenu pèlerin. Berger même, puisqu’il a contribué à organiser ces trois jours de marche placés sous le signe de la confiance.
Le bâton de bois dont il s’est saisi sur la route symbolise à merveille la métamorphose opérant dans le coeur du Sénégalais. «La foi en un Dieu d’Amour efface les doutes et installe la confiance. On peut s’y frotter au fil du chemin ici même. Le Coran parle de Jésus comme d’un prophète et Marie est la seule femme mentionnée nommément avec beaucoup de respect», rappelle-t-il.

COMME SUR L’EVEREST

Sur la route, d’autres langues se délient. Dans la marche, on passe rapidement du niveau de discussion superficiel, qui fait l’essentiel de nos échanges quotidiens, aux confidences et aux réflexions plus profondes. Chacun en sort plus riche. Samuel Bieth est mûr pour cela depuis un bon moment. En 47 ans d’existence, ce Français installé à Curtilles (VD) en a vu des vertes et surtout des pas mûres. Cela se lit sur son visage marqué mais plein de douceur. Il a connu la rue de 16 à 27 ans, l’héroïne et l’alcool. Il a trouvé la force de décrocher. «J’ai grimpé l’Everest avant de le redescendre», résume-t-il.
Au sommet, il y avait une femme, deux enfants et un poste de cadre dans un grand groupe de restauration. «Mais la violence était entrée en moi dans la rue. A l’époque, j’étais allé jusqu’à planter une fourchette dans la main de quelqu’un qui tentait de me voler mon steak. Tout ça m’a rattrapé des années plus tard et je l’ai retourné contre ma femme», raconte le colosse désormais à l’AI et sans emploi.
Aujourd’hui il y verrait presque une bénédiction, car la souffrance dans laquelle l’ont plongé les conséquences de ses actes l’a réveillé. «En moi,la foi et la conscience étaient endormies. J’ai compris que je ne me résumais pas à ma violence et je me suis reconnecté avec celui que j’étais vraiment. Depuis, j’ai arrêté d’en vouloir à ma femme de m’avoir quitté et de son côté, elle m’a pardonné. Aujourd’hui, on se revoit…»
La veille au soir, au refuge après un premier jour de randonnée vallonnée, Samuel Bieth a soudain pris la parole pour raconter son histoire aux autres dans un silence religieux. «Je sentais qu’il le fallait», explique-t-il sur le ton de l’évidence. Beaucoup ont été touchés et en sont un peu transformés.

UNE POLYPHONIE ANGÉLIQUE

Plus tard, ce même soir, Bruno Tavarone (voir l’Echo Magazine du 22 mars dernier) a lui aussi suivi son instinct. Le cabossé moudonnois a empoigné sa guitare et montré qui il était aux quatre chanceux qui n’étaient pas encore allés se coucher. Marie-Antoinette Lorwich était du lot.
«Bruno nous a encouragés à improviser des mélopées, à chanter avec notre âme. Nos voix se sont mêlées dans une polyphonie angélique», raconte celle qui est aumônière de l’Eglise catholique vaudoise et qui, en temps normal, n’aime pas du tout chanter. 
Drissa, musicien burkinabé en situation irrégulière, aurait probablement apprécié ce moment s’il avait été encore debout. Lui aussi a vécu. Il n’a pas besoin de prononcer un seul mot pour que ses interlocuteurs le comprennent. A 33 ans, cet adepte du mouvement rastafari parle comme un vieux sage. «L’humanité dont fait preuve Inès m’a donné envie de participer à cette marche. Aucun homme n’échappe à la douleur et nous cherchons tous à notre façon, à travers elle, la bonne voie menant à l’Unique», lâche l’Africain.
Sa route est passée par le Mali, le Ghana et la Côte d’Ivoire. C’est pour fuir les massacres dont ont été victimes son oncle et sa famille qu’il a quitté l’Afrique voici quatre ans. «Les mauvaises personnes te donnent des leçons et les bonnes du courage», lâche-t-il en paraphrasant le héros panafricain Thomas Sankara. Aussi voit-il dans la mystérieuse lettre D ornant le bracelet qu’ont remis les organisateurs à chaque participant les mots «Douleur» et «Droiture»…

G COMME «GAGNANTE»

Yvette, de son côté, est tombée sur la lettre G. La Sénégalaise de 30 ans veut y lire le mot «gagnante». Logique pour celle qui a eu le courage de quitter son pays et l’avenir tout tracé que voulait lui imposer sa famille à 16 ans seulement. «Cette randonnée, c’est comme la vie, commente-t-elle en suant dans une montée: il y a des hauts et des bas dont on arrive toujours à bout si on garde le cap et du courage! Moi, de toute façon, je n’ai pas le choix. Je dois me battre pour Fallou, mon fils de deux ans. Aujourd’hui, on s’amuse bien. On est bien entourés et on se sent soutenus. J’y vois un avant-goût de ce que pourrait être ma vie un jour…»
Devant elle avance Aloys Ramel. A 61 ans, ce résident de Gimmel (VD) a gardé le regard doux d’un enfant fragile en quête d’amour et d’approbation. «En venant ici, je me rends compte avec plaisir qu’on peut encore trouver de l’accueil en ce monde», explique-t-il. Lui a hérité de la lettre D. «D comme dépasser, dit-il. Dépasser les différends financiers m’opposant à mes frères, dépasser la disparition de ma femme, Marie-Christine, il y a dix ans des suites d’un cancer…» Et bien d’autres choses encore qu’il préfère taire.
Comme beaucoup des ses camarades, le sexagénaire s’est confié en chemin au Père Jean Bosco Cishibanji Rwasha. Ce prêtre, qui travaille dans la région de Morges (VD) et qui est originaire de la République démocratique du Congo, se dit agréablement surpris de ces échanges spontanés. «Marcher dans la nature invite à un certain lâcher-prise. Ces gens qui ont beaucoup souffert ont immanquablement envie de s’ouvrir, d’autant plus qu’ils en ont rarement l’occasion! Mais j’ai été frappé par le fait que très peu se plaignent de leur sort. Moi, je les invite par une écoute bienveillante à ne pas se résumer à lui…» 

 

Texte et photos: Laurent Grabet
paru dans Echo magazine du 12 juillet 2018

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