Depuis la rénovation du Sacré-Cœur et sa réouverture au public le 1er juin 2024, un olivier, baigné de lumière naturelle, trône au cœur de l’église. Cet olivier a été découpé en Provence dans le sud de la France puis a subi un traitement spécial de « stabilisation », du même type que les roses éternelles. C’est la société Végétal Tendance qui a ensuite installé l’olivier dans l’église du Sacré-Cœur, feuille par feuille et qui s’est chargée de la décoration autour de son tronc.
L’église du Sacré-Cœur conserve l’espace d’origine d’avant l’incendie. Afin de l’adapter aux réalités liturgiques de Vatican II et de la projeter dans l’avenir, la nouvelle église est disposée autour d’un axe sacramental fort, qui va de l’orgue à la croix monumentale devant l’olivier. Sur cet axe, se situent, en partant de l’olivier, le tabernacle, le lutrin, l’autel, l’ambon et le baptistère. Les bancs sont placés de part et d’autre de cet axe. L’axe vertical de l’ancienne crypte-église et l’axe horizontal église-olivier se font à travers un panneau de verre qui change selon le choix d’occupation de l’espace.
L’architecte M. Jean-Marie Duthilleul écrivait en 2020 à propos de son concept pour le Sacré-Cœur: «… le jardin du patio est un élément qui permet l’intériorisation de la prière et la méditation. Il est protégé des vues du rez-de-chaussée et des étages supérieurs par un système d’opacité, afin de respecter l’intimité de la prière et de vouer entièrement cet espace extérieur à l’espace de l’église. Plusieurs éléments sont disposés à sa périphérie : D’abord on retrouve l’espace de prière devant le tabernacle, qui a une position significative dans l’axe entre la croix de gloire et la lumière du jardin. »
Dans l’Antiquité, posséder des oliviers était synonyme de sécurité alimentaire et, au-delà, de richesse et de prospérité. L’huile d’olive symbolisait la vie, la pureté et, dans les trois religions monothéistes, la lumière divine. L’huile d’olive servait à remplir des petites lampes de terre cuite pour éclairer les maisons ou les temples.
Dans le récit biblique du Déluge, l’arbre est symbole de paix. Lorsque cesse enfin la pluie, Noé envoie chaque jour depuis son arche une colombe pour reconnaître les environs. La colombe envoyée par le patriarche revient avec une branche. « Vers le soir, la colombe revint, et voici qu’il y avait dans son bec un rameau d’olivier tout frais ! Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre ». (Gn 8, 11). À partir de ce moment fondateur, l’olivier devient le symbole de la réconciliation entre Yahvé et les hommes.
Paradoxalement, les oliviers sont assez peu présents dans les représentations de l’agonie au jardin des oliviers. Le jardin n’est qu’un cadre, et l’olivier, le témoin de la prière du Christ à la veille de sa Passion. Le mot « Gethsemani » signifie d’ailleurs, en langue araméenne, pressoir à huile.
Selon la Tradition, huit des oliviers toujours vivants passent pour avoir été contemporains de Jésus. Même si cette affirmation relève certainement de la légende, le pèlerin se plait à imaginer que cet arbre, qui peut vivre des centaines d’années, a bien été présent auprès de Jésus.
L’olivier apparaît surtout dans les écritures saintes de manière symbolique. Le peuple d’Israël est ainsi comparé à un « olivier toujours vert, orné de fruits superbes » (Jr 11, 16). On le trouve aussi dans les nombreuses images que Jésus utilise dans ses paraboles. L’olivier est aussi présent dans l’usage que l’on fait de ses fruits et de son huile et c’est traditionnellement l’huile d’olive qui sert à la fabrication du Saint Chrême.
Selon la Tradition, la croix du Christ aurait été fabriquée à partir de cèdre et d’olivier. Représenter la crucifixion, c’est ainsi rappeler l’olivier, symbole de vie et signe de l’alliance de Dieu avec les hommes. Car même coupé, l’olivier peut reverdir tant qu’il n’est pas déraciné. Un arbre solide face à l’adversité qui renaît toujours.
Plus récemment, la célèbre « colombe de la paix » que Picasso a dessinée en 1949, tient dans son bec… un rameau d’olivier. On retrouve d’ailleurs la colombe et le rameau d’olivier dans un des nouveaux vitraux centraux du Sacré-Cœur.
L’Arbre : Les graphismes de tous les vitraux installés nouvellement dans l’église du Sacré-Cœur évoquent des canopées. Ils font référence au symbolisme de l’Arbre, comme en témoigne physiquement la présence d’un olivier dans le projet architectural. l’Arbre et sa canopée, du nadir au zénith, sont des symboles d’élévation spirituelle vers la lumière. Ces canopées sont aussi une représentation du dispositif du puits de lumière traversant tout le bâtiment dans sa partie centrale.
Le bâtiment du Sacré-Cœur, propriété de la paroisse du Sacré-Cœur, comporte dorénavant un restaurant & tea-room appelé l’Olivier du Sacré-Cœur compte tenu de sa proximité immédiate avec l’arbre de l’abside, derrière un double vitrage.
Le restaurant a ouvert ses portes au public le 8 juillet. Il propose une cuisine du marché au fil des saisons, du lundi au vendredi, midi et soir. Son espace tea-room accueille les clients dès le matin. Sa gestion a été confiée à M. Clément Garcia, qui exploite déjà le Cercle du Salève à Veyrier.
Nous nous réjouissons de vous accueillir au Sacré-Cœur et vous faire découvrir l’olivier sous une de ses diverses formes.
SD&C juillet 2024