BÉATITUDES ET HANDICAP AU CŒUR D’UN SPECTACLE

La quête de bonheur, les Béatitudes et le handicap sont au cœur d’un projet artistique et œcuménique à Genève.

Après le succès du projet musical Tumbadora en 2017 (cf. image en haut), la Communauté Œcuménique des Personnes Handicapées et de leurs familles (COPH) relève le défi de monter un nouveau spectacle sur le thème des Béatitudes.

Au cœur de ce nouveau projet créatif est en effet la page de l’Évangile de Matthieu au chapitre 5 . Un texte magnifique.

Quel lien entre les Béatitudes et LE Handicap ?

Les Béatitudes évoquent la quête de bonheur, propre à tout être humain.  Mais comment avancer dans cette quête quand le handicap vient marquer le corps, les compétences cognitives, émotionnelles et sensorielles ?

Cette page de l’Évangile annonce une récompense pour les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix et les persécutés. 

Le Christ proclame heureux les pauvres de cœur.  Il promet le bonheur à ceux qui pleurent, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de la justice.  Autrement dit, ceux que l’opinion commune classe dans la catégorie des personnes à plaindre !

Sur la question du bonheur, les Béatitudes de l’Evangile de Matthieu sont originales et pour le moins paradoxales.
Jésus dit que le bonheur se reçoit dans la pauvreté de l’esprit, au cœur de l’épreuve, dans une situation de manque. Il ne dit pas que le bonheur naît de la souffrance, mais il soutient que le bonheur trouve sa source dans l’attente de quelque chose qui est à l’extérieur du monde, le Royaume des cieux.

Il dit aussi que le bonheur peut se vivre au cœur même de notre fragilité.

L’art est un puissant canal EXPRESSION

Par le mime, le théâtre, la figure du clown, la danse, l’improvisation et sous l’expertise de la metteuse en scène Mme Myriam Fonjallaz, la COPH souhaite impliquer pleinement les personnes en situation de handicap dans la création du spectacle. 

Monter un spectacle est une expérience valorisante et enrichissante. Ce projet permet d’utiliser le corps, la voix et la créativité des personnes en situation de handicap, tout en partageant et en se questionnant sur des thématiques spirituelles et existentielles, font valoir Catherine Ulrich et la pasteur Sonja Musy, coresponsables catholique et protestante de la COPH.

Le projet artistique permettra de mettre en lumière les compétences et les talents de chacune et de chacun.  

Lors de la représentation, le spectacle offrira au public la possibilité de redécouvrir les Béatitudes avec le regard des personnes en situation de handicap.

Les participants

Une dizaine de jeunes adultes et  six adultes en situation de handicap participent à l’aventure avec douze accompagnants bénévoles.

« Il y a un vrai enthousiasme autour du projet », témoigne Catherine Ulrich.

Une initiative pour atteindre les jeunes

« Cette proposition nous permet tout particulièrement d’atteindre les jeunes qui n’ont pas l’occasion d’assister à nos propositions de rencontres catéchétiques dans les institutions. Elle permet aussi de changer le regard du public sur le monde du handicap. Nous désirons enfin proposer ainsi une activité qui intéresse les plus jeunes de nos destinataires », explique Catherine Ulrich.

Les étapes du projet

Pour la première étape d’élaboration du projet, un comité de pilotage formé de personnes bénévoles, dont des personnes en situation de handicap, a réfléchi à ce projet depuis janvier 2019. Puis la COPH a engagé Mme Myriam Fonjallaz, artiste et ergothérapeute, pour la mise en scène.

Des répétitions sont prévues à partir du mois de décembre et jusqu’au « jour J » du spectacle.

Une date à retenir !

La représentation aura lieu le dimanche 29 mars à 16 h au temple de Montbrillant.  

La COPH regroupe des enfants, des jeunes et des adultes en situation de handicap ainsi que leurs familles et leurs proches.  Les personnes en situation de handicap y sont reconnues comme des personnes à part entière.

La COPH est soutenue par les Églises protestante et catholique. Elle est de plus reconnue par des institutions actives dans le domaine du handicap.