Faire un don
Vous êtes ici Accueil > Toutes les actualités > Au quotidien > ASILE: ŒUVRER POUR LE RESPECT DE LA DIGNITÉ

ASILE: ŒUVRER POUR LE RESPECT DE LA DIGNITÉ

Jeune, elle rêvait de devenir archéologue ou de faire de la médecine. En lieu et place, elle a été engagée par l’Église catholique romaine à Genève et depuis 2004 elle est un des visages de l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés (AGORA). Fin mai, Nicole Andreetta, aumônière de l’AGORA, part à la retraite. Dans un entretien, elle raconte son parcours et les défis de l’asile.

Quelle était la profession dont vous rêviez quand vous étiez enfant ?

Nicole Andreetta s’engage pour le respect de la dignité dans le domaine de l’asile

A l’époque du collège, je m’intéressais à l’archéologie, à l’histoire, également à la recherche médicale. Par la suite j’ai suivi une formation de laborantine en biologie dans le souci d’être rapidement indépendante. J’ai exercé dans ce domaine durant dix ans, jusqu’à la naissance du deuxième de nos trois enfants. Je n’avais, alors, jamais pensé travailler en Eglise ou dans le domaine de l’asile. Vers 40 ans, j’ai commencé à réfléchir à la question de la migration. Je suis issue d’une famille d’origine italienne. Mes grands-parents maternels sont arrivés à Genève avant la Première Guerre mondiale et du côté paternel, durant l’entre-deux-guerres. Contrairement à mes beaux-parents qui ont vécu comme émigrés les initiatives Schwarzenbach, ma famille avait été plutôt bien reçue. J’ai réalisé que j’avais quelque chose à transmettre de la «Suisse qui sait accueillir».

Quelle était votre rapport à la foi, la religion et l’Église ?

Ma grand-mère possédait un livre d’Histoire sainte avec des images. Elle m’expliquait ce que signifiait ces illustrations en me racontant les histoires de l’Ancien testament. De là est né ma passion pour la Bible, cet immense ouvrage constitué de rencontres et d’expériences de vie.

Dès l’adolescence, j’ai participé à diverses activités dans ma paroisse. Plus tard, j’ai été catéchiste. J’ai fait la connaissance de mon futur mari à Lourdes où nous étions tous deux brancardiers.

Aviez-vous d’autres engagements ?

J’ai donné bénévolement des cours de français aux personnes venues d’ailleurs à l’Université populaire du canton de Genève. J’ai pu prendre conscience des problèmes que rencontraient les personnes sans statut légal. A la même période, j’ai suivi l’AOT (Atelier oecuménique de théologie). Je suis devenue animatrice, puis membre du comité. Cette formation m’a permis de mettre en lien les différents aspects de mon parcours de vie et a éveillé en moi le besoin de faire quelque chose de concret pour la société. Le pasteur Jean-Pierre Zurn était, à l’époque, à la fois le directeur protestant de l’AOT et le théologien-coordinateur de l’AGORA. Il m’a demandé, un jour, si j’étais intéressée par un travail à l’aumônerie. Cette demande m’a surprise et prise au dépourvu. Puis, j’ai entendu, lors d’un cours, Jean-Pierre affirmer : «Une parole de foi, c’est aussi une parole politique», j’ai alors décidé d’ accepter. En 2004 l’Église m’a engagée.

L’AGORA offre une présence afin d’aider les personnes qui ont fui leur pays. Que retenez-vous de votre engagement ?

Je connaissais déjà la situation des migrants sans statut légal, mais peu les problèmes des réfugiés. Avec le temps et les durcissements des lois de l’asile et des étrangers, j’observe que les deux réalités se rejoignent souvent. La Bible ne marque d’ailleurs pas de différence entre les étrangers qui fuient la guerre, les persécutions ou les difficultés économiques. A l’AGORA j’ai pris conscience la complexité. Rien n’est tout blanc ou tout noir. Les versets de Matthieu 25…j’étais un étranger et vous m’avez accueilli…mais aussi j’étais un étranger et vous ne m’avez pas accueilli… m’accompagnent en permanence. En tant que lieu d’Eglise, nous devons témoigner d’un accueil inconditionnel, alors que la politique approuvée par le peuple suisse se positionne régulièrement contre. La tension entre accueil et non accueil est inévitable. Nous travaillons sans cesse à bouger le curseur, cherchant des arguments solides et cohérents qui appuient nos actions pour davantage d’ouverture. Je reste convaincue qu’il est impératif de défendre la dignité humaine et le respect de la personne, sans cela c’est toute la société qui est blessée. C’est aussi le rôle de l’AGORA d’interpeller les autorités ecclésiales sur ces questions. Sur ce plan j’ai appris à faire preuve de constance et de persévérance : ne jamais baisser les bras !

L’AGORA a-t-elle changé ces 15 dernières années ?

L’AGORA a dû constamment s’adapter aux durcissements successifs de la loi sur l’asile. Créée tout d’abord pour accueillir des nouveaux arrivants, l’aumônerie accompagne également les requérants d’asile dans l’attente, souvent très longue, de la décision concernant leur besoin de protection. Elle offre aussi un soutien pour les personnes en détention administrative qui doivent quitter la Suisse. Ainsi qu’une présence auprès de celles dont le renvoi n’est pas exécutable et qui n’ont pas le droit de travailler, mais doivent vivre avec une aide d’urgence dans des conditions de vie difficiles et sans perspectives d’avenir.

Outre l’équipe expérimentée de nos fidèles bénévoles, de plus en plus de jeunes nous proposent leurs services comme civilistes, stagiaires ou dans le cadre d’un travail de maturité, bachelor ou master. Au fil des rencontres, les liens se sont multipliés.

Le réseau autour de l’AGORA s’est considérablement agrandi. Nous collaborons avec de nombreuses associations, les services publics du canton et certaines communes. Notre accompagnement est bien reconnu. Toutefois, si, au niveau cantonal, de nombreux groupes d’accueil issus de la société civile se sont constitués pour rencontrer et soutenir les exilés, ce n’est pas l’objectif de la Confédération. La nouvelle restructuration de l’asile tente d’éloigner toujours plus la population des demandeurs d’asile hébergés dans les nouveaux centres fédéraux.

Dans ces situations complexes  et difficiles comment garder l’élan ?

La force nous vient des personnes que l’on rencontre et qui, malgré ce qu’elles traversent témoignent d’une grande confiance en la vie. Cela rejoint et consolide notre foi en la Résurrection.

Je pense souvent à un jeune guinéen, Abdi. Arrivé en Suisse encore mineur, il avait fréquenté les classes d’accueil. Au moment de sa majorité, il a reçu une réponse négative à sa demande d’asile alors qu’il venait juste de décrocher une place de stage. Parce qu’il était débouté et malgré moults efforts pour plaider sa cause, il a dû interrompre sa formation. Après un an d’inactivité forcée, il a choisi la clandestinité. En partant, il m’a dit : «La Suisse ne m’a pas donné de papiers, mais elle m’a donné l’instruction J’ai appris à lire et écrire, c’est quand même quelque chose». Il m’a laissé son bulletin scolaire en souvenir. Je l’ai toujours conservé.

Depuis une année, un groupe de travail de la coordination-asile.ge cherche à sensibiliser les autorités du canton sur la situation des jeunes déboutés en rupture de formation dont le renvoi n’est pas forcément exécutable. On en compte, à ce jour, plus d’une soixantaine à Genève. Peut-être les choses vont-elles changer ? Pour Abdi, cela n’a pas été possible. Il nous a transmis, cependant, la force et l’énergie de continuer à nous battre pour d’autres.

Quelle sera la suite de votre parcours ?

Je vais rejoindre, en tant que tutrice bénévole, l’association Reliance, qui accompagne dans leur scolarité des jeunes et des enfants, issus pour la plupart de la migration. Pour la suite ? On verra ! Je me réjouis de partager ailleurs et avec d’autres ce que j’ai reçu pendant toutes ces années.

Je suis reconnaissante à l’Église d’avoir renforcé l’AGORA en engageant, il y a sept ans, une deuxième aumônière Ghada Haodiche-Kariakos. Et de la soutenir, aujourd’hui, dans sa formation d’assistante pastorale. En partageant avec nous son expérience de vie, Ghada a enrichi toute l’équipe de l’aumônerie. Je remercie également le Vicariat d’avoir favorisé un passage de témoin tout en douceur avec Virginie Hours qui va me succéder.   

Propos recueillis par Sba, pare dans le Courrier pastoral (mai 2021)

 

découvrez aussi...
Pas encore inscrit(e) à notre newsletter ? Ne ratez aucune actualité ni aucun événement à venir
Inscrivez-vous à la Newsletter !
Intentions de prière
03/10 ─ Clotilde Sainte vierge marie aide ma fille de pouvoir être enceinte que toute maladie s'éloigne d'elle. La 2eme souffre d'une grosse allergie depuis 2ans nous sommes que les hôpitaux et ne trouvons de remède pour la soulager . 302/10 ─ ROUGOUE IVES CESAIRE priez pour la protection de mon travail que par l'intercession de saint Antoine de padou qui intercède en ma faveur le seigneur exauce toutes mes prières pour la protection de mon travail et de celui de tous mes collègues ainsi que de toute notre famille..302/10 ─ Flo Merci de prier pour la délivrance de ma mère Josette de l'emprise de son fils Didier (religion hindoue) pour qu'elle puisse guérir des suites de son avc son bilan sanguin n'est pas bon et sa tension reste élevé et les médecins n'arrivent pas à trouver le bon traitement, qu'elle puisse retrouver le sommeil (insomnie) et la sérénité dan sa maison. 301/10 ─ Cindy Seigneur je vous en supplie,faîtes que lin retrouve Lina, la jeune fille de 15 ans disparue en France, saine et sauve. Ainsi que le petit Émile disparu il y a maintenant trip longtemps. Sainte Benoîte Rancurel, Notre Dame de Laus, intercédez en sa faveur pour qu'on le retrouve en bonne santé. également pour l'âme de la jeune Socay tuée à Marseille301/10 ─ Cindy Seigneur, accueillez dans Votre Infinie Miséricorde les âmes décédées dans l'incendie de la discothèque en Espagne. Pardonnez-leur leurs péchés et gardez les auprès de Votre Sacré Cœur. Je prie également pour leurs proches et leurs familles, ainsi que les personnes qu'on n'a pas encore retrouvées... Amen.301/10 ─ Lindsay seigneur aide nous ma femme et moi dans la souffrance que nous vivons que ta lumière nous aides à nous réconcilier et vivre dans joie que Dieu nous a unies Amen. 329/09 ─ Adama S'il vous plaît, je vous demande de prier pour ma famille et moi. Mon couple traverse des moments difficiles. Priez pour que le Seigneur touche nos coeurs et que sa Sainte Volonté s'accomplisse. Amen!329/09 ─ Pascale Seigneur Jesus- je te supplie de permettre la guérison de ma tante qui est rongée par la maladie et qui peine à recevoir des soins adéquats. Aussi, libère mon amie R. des griffes de son employeur malveillant qui se fait un malin plaisir à détruire la réputation d’autrui. Envoie tes Anges et tes Saints les secourir et les protéger. Amen229/09 ─ Pascale Seigneur- je te prie pour ma famille et moi. Je te demande de nous protéger des actes et gens malfaisants, de nous garder éloignés des manigances de satan et de nous garder sur ton chemin. Je te supplie de mettre sur ma route un travail qui me rendra heureuse, qui me permettra de m’épanouir, de grandir et de subvenir aux besoins de ma famille. Amen228/09 ─ Neti Pour ma sœur Viola, cancer du sein triple négatifs. Elle est déjà veuve, seule avec trois enfants. Pour sa guérison totale et complète ! Merci !3