Pourquoi un rite pénitentiel marque-t-il le début de la liturgie ? Qu’est-ce que le Confiteor ? Que signifie le chant Kyrie ? Découvrez- les réponses avec le résumé du 5ème chapitre du livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin).
Le rite pénitentiel
Le rite pénitentiel nous prépare en ouvrant notre cœur au pardon et au salut offert par le Christ ressuscité. Si durant ce rite nous confessons nos péchés, nous confessons davantage encore la tendresse et le pardon de Dieu. Et Dieu nous manifeste sa miséricorde. Nous pouvons alors célébrer l’Eucharistie le cœur en paix et en joie.
L’invitatoire
Le prêtre invite les fidèles à cette démarche pénitentielle en disant : «Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché », ou d’autres mots d’introduction adaptés à la liturgie du jour.
Le sens de cette démarche n’est pas de nous rabaisser plus bas que terre. En nous approchant de Dieu, nous voulons simplement faire la lumière, la vérité, avouer nos tiédeurs, nos manques d’amour.
Reconnaître que nous avons péché, c’est aussi nous engager sur un chemin de conversion, avoir un profond désir de changer ce qui doit l’être.
Auparavant, on disait: «En reconnaissant que nous sommes pécheurs». La nouvelle traduction apporte une amélioration, car il faut toujours distinguer le péché du pécheur, et n’enfermer personne dans son péché.
Un temps de silence
Après cet invitatoire, le Missel propose un court arrêt, mais ce temps de silence n’est pas à confondre avec celui d’un examen de conscience, même bref. Ce n’est pas en quelques secondes qu’il est possible de faire le point sur sa vie, de reconnaître ses péchés dans le détail, de se livrer à un examen de conscience sérieux. Le silence du rite pénitentiel a donc une autre finalité : celle de nous tourner humblement vers le Seigneur
Le Confiteor
Après ce temps personnel, nous disons ensemble la magnifique prière du Confiteor.
« Je confesse à Dieu tout puissant. » Nous avons vu que la messe commence par la confession de la Trinité, exprimée par le signe de croix. La confession de foi est première ; celle de nos péchés découle de notre confession en un Dieu qui nous fait miséricorde.
Pécher
« Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché » : cette reconnaissance se fait publiquement, devant nos frères et sœurs, c’est-à-dire en Église. En hébreu, le verbe pécher signifie : manquer son but, se tromper de cible.
©Hélène VDB
Pécher, c’est se tromper de bonheur, prendre pour Dieu ce qui ne l’est pas, et nous détourner de lui, notre vrai bonheur.
«Oui, j’ai vraiment péché », ajoutons-nous en nous frappant la poitrine.
Nous nous confions alors à la prière des saints et de nos frères et sœurs : «C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »
Cette supplication s’adresse d’abord à la Vierge Marie, la première des sauvés. Puis aux anges et à tous les saints sur qui brille la splendeur invisible de Dieu. Enfin, à tous ces frères et sœurs connus et inconnus qui sont à jamais l’Église. !
Les paroles d’absolution
Le prêtre conclut cette prière par une formule d’absolution: « Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle. » Les paroles d’absolution au début de la messe nous préparent, selon nos dispositions, à la célébration de l’Eucharistie.
Précisons que cette absolution n’est pas sacramentelle, c’est-à-dire qu’elle n’opère pas d’elle-même le pardon des péchés comme le fait le sacrement de la réconciliation (confession). Elle implore ce pardon plutôt qu’elle ne l’effectue. On le voit clairement dans la manière de l’exprimer: le prêtre, chrétien avec ses frères, dit nous, car il se situe parmi les pécheurs.
Le chant du Kyrie
Après cette formule d’absolution, on chante Kyrie eleison (en grec ancien) ou « Seigneur, prends pitié ».
Mais pourquoi ajouter cette supplication alors que l’on vient juste de recevoir les paroles d’absolution ? Le chant du Kyrie nous permet d’élargir notre prière et de proclamer la miséricorde de Dieu pour nos frères et sœurs en humanité. Le Kyrie est par ailleurs une acclamation du Seigneur ressuscité, victorieux de la mort sous toutes ses formes, y compris le péché.
La deuxième formule ou la troisième formule
À la place du Confiteor, on peut utiliser une deuxième ou une troisième formule pour demander la pitié du Seigner. Il existe une quatrième possibilité que l’on utilise surtout durant le Temps pascal : le rite de l’aspersion.
Le prêtre bénit l’eau en disant : « Frères et sœurs bien-aimés, demandons au Seigneur de bénir cette eau qu’il a créée; nous allons en être aspergés en mémoire de notre baptême: que Dieu nous vienne en aide, afin que nous demeurions fidèles à l’Esprit que nous avons reçu. »
L’eau bénite que nous recevons est un rappel de notre baptême, de notre « plongeon » dans la mort et la résurrection du Christ qui nous purifie de tout péché.
En conclusion, il est important, au début de chaque messe, de nous ouvrir à la grâce et au pardon de notre Dieu. Nous pourrions, avant que la messe ne commence, faire un petit examen de conscience, afin de demander concrètement le pardon et l’aide du Seigneur.
Texte d’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Les chapitres précédents sont disponibles ICI
SD&C-ECR, avril 2025
image: Pascal Deloche / Godong –