Chapitre 8 – La liturgie de la Parole est un moment central de la messe : Dieu nous parle, et l’assemblée répond dans un véritable dialogue. À travers les lectures bibliques, les chants et l’homélie, la Parole de Dieu se fait vivante et agissante, écrit l’abbé Pascal Desthieux dans le huitième chapitre du livre « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin).
Le Concile Vatican II a mis en valeur cette dimension en réaffirmant « la plus grande importance » de la sainte l’Écriture dans la liturgie. Les Pères du Concile ont voulu « promouvoir ce goût savoureux et vivant de la sainte Écriture », en rappelant que la Parole de Dieu est une nourriture vivifiante, tout comme l’Eucharistie. On parle ainsi des deux tables : la table de la Parole et celle du Corps du Christ. La première nous prépare à la seconde.
Sur le plan du mobilier liturgique, cette impulsion s’est traduite par la mise en valeur d’un lieu de la Parole appelé ambon, une sorte de pupitre, valorisé dans les églises comme signe de l’importance de la Parole. Les nouvelles églises ou les réaménagements d’églises anciennes en présentent souvent de belles réalisations, avec l’autel et l’ambon fait des mêmes matériaux ou présentant la même décoration. Cela exprime bien l’importance et l’unité des deux tables.
La mise en valeur de la Parole de Dieu a été concrétisée après le Concile, par un nouveau lectionnaire, répartissant les lectures sur trois années liturgiques (A : Matthieu, B : Marc, C : Luc, avec Jean à certains temps forts). Cela offre un éventail beaucoup plus large de lectures bibliques qui permet de lire presque intégralement les dimanches les quatre Évangiles et de très nombreux passages importants du reste de la Bible. Les premières lectures de chaque jour du Temps ordinaire sont réparties sur deux ans, ce qui offre également une lecture plus complète des Écritures.
© Hélène VDB
Il importe que la Parole soit bien proclamée et ainsi mise en valeur. À noter qu’en 2021, le pape François a ouvert les ministères institués de lecteur et d’acolyte aux laïcs, hommes et femmes, alors qu’ils n’étaient conférés jusque-là qu’aux futurs diacres et prêtres.
La première lecture est empruntée habituellement à l’Ancien Testament. La deuxième lecture est tirée principalement des Épîtres de saint Paul. L’Évangile est la Parole de Dieu par excellence, incarnée dans le Christ. Dieu nous parle encore par la bouche du prêtre, qui explique cette Parole de Dieu qui s’adresse à nous aujourd’hui : c’est l’homélie.
Chaque lecture et l’homélie appellent une réponse de l’assemblée : acclamations, psaumes, Alléluia, profession de foi, prière universelle. Ce dialogue, loin d’être mécanique, est un dialogue d’amour avec Dieu. Des moments de silence sont également recommandés pour accueillir la Parole dans un climat de recueillement.
« Comme nous le proclamons dans les acclamations, accueillons ces lectures comme la Parole du Seigneur, et rendons grâce à Dieu qui nous façonne et nous nourrit par sa Parole », conclut l’abbé Pascal Desthieux. Il nous invite à prendre le temps de lire la Bible, « ne serait-ce que les lectures du jour que nous méditons en communion avec toute l’Église. Nous pouvons redire avec le petit Samuel : ’Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. ‘ (1 Samuel 3, 10) ».
Texte d’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Les chapitres précédents sont disponibles ICI
Illustration liturgie de la parole: © Pascal Deloche / Godong