A l’heure où j’écris ces lignes, la deuxième partie de la Session diocésaine, la rencontre des agents pastoraux prêtres et laïcs de l’Eglise dans le canton de Vaud, Genève, Fribourg et Neuchâtel autour de notre évêque, est encore à venir. Après une première phase en mai 2024 (cf. message en juin dernier), la réflexion sur le thème Osons le changement : et maintenant, que faisons-nous ? Toutes et tous protagonistes de la transformation missionnaire est poursuivie.
Nous invoquons l’Esprit Saint pour nous montrer, grâce à un discernement communautaire, quels changements et quelles conversions le Seigneur souhaite pour son Eglise. L’évêque invite à discerner les réalités locales tout en prenant en compte les contraintes de l’ensemble du diocèse, car certains facteurs nous sont communs, comme la diminution des vocations sacerdotales et ses conséquences inhérentes, ou encore la baisse de l’engagement bénévole, mais aussi l’augmentation des catéchumènes, parmi d’autres thèmes. Comment l’assemblée des fidèles, et donc l’Eglise (grec ekklêsia, son étymologie) se donne les moyens de vivre ce qui la réunit : la célébration du Seigneur présent au cœur de nos vies, le service à la sœur, au frère en détresse, le témoignage de la grâce de Dieu et de sa tendresse ?
Le discernement communautaire est exigeant, en ce sens que ce ne sont pas nos opinions qui sont sondées, mais bien, à partir de la Parole du Seigneur ou de textes importants de l’Eglise, par exemple les thèmes sortis du Synode sur la synodalité[1], ce que le Saint-Esprit souffle à nos oreilles. Le premier devoir est celui de l’écoute attentive et patiente.
Je ne peux m’empêcher de penser à cet échange qui m’a marquée, lors d’une table ronde organisée par la PFIR, la Plateforme interreligieuse de Genève, où une membre de la Communauté Quaker partageait leur ascèse, lors de réunions, où l’individu est invité à se taire si ce à quoi il pense n’est pas utile pour la communauté. Quelle droiture dans le positionnement ! Nous sommes parfois en telle soif d’être écoutés dans nos peurs, nos émotions, nos souffrances, et elles sont importantes. Comme il y a un temps pour tout (Ec 3, 1 ; 7b), il y a un lieu pour tout également, et la confusion ne sert pas l’ensemble (noter l’ouvrage initial de Dieu dans le premier livre de la Genèse, celui de rendre distinct, de séparer le tohu-bohu originel, Gn 1).
Esprit Saint, Esprit du Seigneur, Souffle dès les commencements (Gn 1,2), inspire-nous la juste attitude en chaque occasion, vient féconder la Session diocésaine pour qu’elle porte beaucoup de fruit au long court au sein de notre diocèse et pour ton Eglise.
Fabienne Gigon
Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine Genève, mars 2025
[1] https://www.synod.va/content/dam/synod/news/2024-10-26_final-document/FRA—Documento-finale.pdf
Image: Photo de Erika Giraud sur Unsplash
Fabienne Gigon
Représentante de l'évêque à Genève