COMPRENDRE LA MESSE : L’ÉVANGILE ET L’HOMÉLIE
Chapitre 9 – Saviez-vous que le mot « homélie » vient du grec homilia qui veut dire « réunion », « entretien en société », « conversation familière » ? Le chapitre 9 du livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin) explique le sens de l’acclamation et la proclamation de l’Évangile, suivi lors de la messe de son actualisation par l’homélie.
Par l’Évangile, c’est le Christ lui-même qui parle à son Église
Évangile veut dire : « Bonne Nouvelle ». Du grec eu, « bon », et angelia, « annonce, nouvelle », qui a donné le mot ange (angelos) signifiant « messager ». La Bonne Nouvelle, c’est la naissance du Sauveur. Non seulement Jésus sera le messager de cette Bonne Nouvelle (l’expression « Jésus proclamait la Bonne Nouvelle » revient une vingtaine de fois dans les Évangiles !), mais sa personne même est la Bonne Nouvelle. « Quand nous lisons les Évangiles, ce n’est pas aux livres que nous nous attachons, mais à celui qui est l’Évangile, la Bonne Nouvelle : le Christ », écrit l’abbé Desthieux. La lecture de l’Evangile est donc solennelle que les autres.
Le chant de l’Alléluia
Nous commençons par nous lever. En restant debout durant cette lecture, nous manifestons notre grande vénération pour Jésus, pour ses paroles et tout ce qu’il a fait.
Nous chantons l’Alléluia, une acclamation hébraïque qui signifie « Louez le Seigneur ». Pendant le Temps du Carême, nous ne chantons pas l’Alléluia, remplacé par une acclamation comme « Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus » ou un verset de psaume.
La bénédiction ou la prière du ministre ordonné
© Hélène VDB – l’homélie
La lecture liturgique de l’Évangile est réservée à un ministre ordonné : évêque, prêtre ou diacre : configuré au Christ par le sacrement de l’ordre, il atteste devant l’assemblée que cette Parole n’est pas une parole ordinaire, mais que, par sa voix, le Christ vivant s’adresse à son Église.
Le diacre a été ordonné au service de la Parole ; si un diacre est présent, c’est à lui qu’il revient de lire l’Évangile. Le diacre vient demander la bénédiction de l’évêque ou du prêtre. Celle-ci sera donnée à voix basse. Que peuvent-ils bien se dire ? Voici le texte du Missel : Le diacre demande au célébrant : « Père, bénissez-moi. » Celui-ci le bénit en disant : « Que le Seigneur soit dans votre coeur et sur vos lèvres, pour que vous proclamiez dignement son Évangile : au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »
Quand le prêtre lit l’Évangile, il se prépare également par une prière. S’inclinant devant l’autel, il prie tout bas : « »Purifie mon coeur et mes lèvres, Dieu tout-puissant, pour que j’annonce dignement ton saint Évangile ».
La procession de l’Évangile
Les servants qui portent l’encens et les cierges accompagnent le ministre ordonné qui prend l’évangéliaire, le livre des Évangiles richement orné. Ils se dirigent en procession vers l’ambon où le ministre va lire l’Évangile.
La proclamation de l’Évangile est précédée du dialogue : « Le Seigneur soit avec vous – Et avec votre esprit. » Puis le ministre annonce : « Évangile de Jésus-Christ selon saint N. » Nous répondons : « Gloire à Toi, Seigneur ! » Cette réponse est une confession de foi.
Les trois croix
À ce moment, le ministre marque d’un petit signe de croix le début du passage qu’il va lire, et se signe lui-même sur le front, la bouche et la poitrine ; tous font de même. Que signifie ce geste ? Nous demandons au Seigneur que sa Parole, son Évangile, vienne toucher notre intelligence, notre bouche et notre cœur.
La lecture de l’Évangile
Commence alors la lecture ou le chant de l’Évangile, qui est proclamé avec le plus grand soin. Pendant cette proclamation, l’évêque tient sa crosse pour signifier que son autorité pastorale est liée à l’Évangile du Christ. L’évangéliaire est encensé en signe de vénération. Pendant la lecture, le thuriféraire balance l’encensoir fumant, ce qui symbolise à la fois l’honneur divin dû à l’Évangile, et la façon dont la bonne odeur du Christ se répand dans le coeur des croyants et dans le monde entier.
L’acclamation de l’Évangile
Quand la lecture est terminée, celui qui a lu l’Évangile chante ou dit : « Acclamons la Parole de Dieu », et tous répondent : « Louange à Toi, Seigneur Jésus ! » C’est encore une profession de foi : nous reconnaissons que c’est Jésus lui-même qui nous a parlé.
L’homélie
Nous nous asseyons alors pour écouter l’homélie ou la prédication. Elle explique, actualise et rend accessible la Parole de Dieu que l’on vient de proclamer. A ce propos, le pape François demandait de parler simplement : une idée théologique, une image et une expérience personnelle. Le tout ne doit pas dépasser dix minutes ! Un Père du désert a dit : « Pour faire une bonne homélie, il faut trois choses : un bon début, une bonne chute, et les deux le plus proche possible ! ».
Texte d’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Les chapitres précédents sont disponibles ICI
SD&C, juin 2025
Crédit image: Pascal Deloche / Godong