
Billlet du mois de décembre: Qu’avons-nous fait de notre espérance?
Voilà que nous arrivons gentiment au terme de l’année jubilaire 2025 « Pèlerins d’espérance », souhaitée par feu le Pape François. N’est-ce pas un beau testament qu’il nous lègue, offrant d’une mystérieuse façon et en complicité avec notre Créateur – les voies du Seigneur sont impénétrables ! (relire Ps 138, ou Rm 11) – l’exemple de sa vie, où il passe le témoin, par une démarche ecclésiale d’espérance et de foi, à un nouveau pape ?
Qu’avons-nous donc fait de notre espérance (en écho à Gn 4, 10), tout particulièrement cette année ?
Le temps de l’Avent est propice à une introspection, un temps opportun pour discerner et toujours plus se convertir. La relecture de vie, pratique séculaire de notre foi, pourrait être soutenue cette année par la bulle d’indiction du Jubilé Spes non confundit, « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5). Dans un autre genre, relisons Charles Péguy dans Le Porche du mystère de la deuxième vertu : « Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille espérance. Immortelle. ».
Notre prière peut aussi prendre les mots de Saint François d’Assise, si cher à notre défunt pape : « Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. ». Nous pouvons également réfléchir avec notre nouveau pontife : « Parfois, annoncer que l’espérance ne déçoit pas signifie aller à contre-courant, voire à l’encontre de l’évidence de situations douloureuses qui semblent sans issue. Mais c’est précisément dans ces moments-là que peut mieux se manifester le fait que notre foi et notre espérance ne viennent pas de nous, mais de Dieu. » (Pape Léon XIV, Jubilé des évêque, 25.06.2025).
La démarche jubilaire cantonale du 23 novembre à la Basilique Notre-Dame fut pour moi un moment marquant, et ma gratitude est grande pour notre Eglise qui nous offre non seulement des rythmes liturgiques organiques, mais des moments forts pour ancrer notre espérance, vivre la charité et approfondir notre foi.
Aujourd’hui, je suis dans la reconnaissance avec vous pour cette période de l’Avent qui s’est ouverte à nous, et pour toutes les grâces reçues durant cette année sainte, sous de multiples formes, et notamment celle de la rencontre. L’une – la plus improbable et mystérieuse – est encore à venir. Elle se réactualise tout prochainement encore, et notre hâte est grande : Viens, Seigneur Jésus ! (Ap 22,20).
Saintes et joyeuses fêtes de Noël à vous, remplies d’espérance au cœur de nos vie et pour notre monde !
Fabienne Gigon
Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine Genève
Décembre 2025
Copyright: Pascal Deloche / GODONG

