Le samedi 10 mai à 16hoo la basilique de Notre-Dame vous invite à prendre part à une bénédiction des animaux et des maîtres. Puis, le 23 mai à 22h00, une bénédiction des cyclistes et des vélos aura lieu à la paroisse Saint Martin, dans le cadre de la Nuit des Eglises. Que signifient ces rituels ?
Dans la tradition chrétienne, la bénédiction est un acte qui invoque la présence de Dieu sur une personne, un lieu ou un objet. Il s’agit d’une courte prière, souvent accompagnée d’un geste comme le signe de croix, par laquelle nous confions à Dieu ce qui est béni. Quel en sont les raisons et le sens ?
La bénédiction n’est jamais un acte magique ; elle est un acte de foi, une parole vivante qui nous relie au Créateur. En bénissant les personnes, une maison, un objet de travail, un lieu ou un animal de compagnie nous manifestons la présence de Dieu dans moments prétendus ou considérés comme insignifiants.
Le mot latin benedicere, qui signifie « dire du bien », rappelle que bénir, c’est aussi louer Dieu et recevoir de Lui ses bienfaits. La bénédiction n’est pas unilatérale : elle appelle à une réponse humaine, à un acte de foi. Elle relie Dieu aux hommes, et les hommes à Dieu. C’est un geste d’Alliance. Elle traduit la sollicitude divine, une parole de confiance, une source d’espérance. Elle est aussi une mission confiée à l’Église, qui bénit au nom de Dieu, à travers des rites qui ont pris forme dès les premiers siècles.
Parmi les bénédictions que l’Église propose, celle des animaux revêt une signification particulière. Elle met en lumière la solidarité entre toutes les créatures. Le Catéchisme de l’Église catholique rappelle : « Il existe une solidarité entre toutes les créatures du fait qu’elles ont toutes le même Créateur, et que toutes sont ordonnées à sa gloire » (n° 344). Cette vision appelle au respect, à une juste relation avec les animaux : ni mépris, ni idolâtrie, mais reconnaissance de leur place dans l’œuvre divine.
Bénir un animal, c’est reconnaître qu’il est un don de Dieu, qu’il participe à la beauté et à l’harmonie de la Création. Le Livre des bénédictions souligne que ce geste est d’abord louange au Créateur : « Appelons la bénédiction de Dieu sur ces animaux, en louant le Créateur de toute chose et en lui rendant grâce, sans oublier qu’il nous a placés au-dessus de toutes les créatures et que nous devons reconnaître et garder cette dignité » (n° 728).
Ces bénédictions peuvent avoir lieu lors de fêtes liées à des saints protecteurs (comme saint François d’Assise), ou à des temps agraires. Elles se vivent en communauté, souvent après une messe, sur le parvis ou dans un lieu adapté (pré, ferme, sanctuaire). Il s’agit d’un moment pastoral qui peut toucher les personnes en marge de la vie de l’Église, sensibles à l’écologie ou à la cause animale.
L’Église propose depuis longtemps une bénédiction des motards cyclistes. Dans le même esprit, dans le cadre de la Nuit des Eglises, la paroisse de Saint Martin propose une bénédiction des cyclistes et des vélos. Il ne s’agit pas de protéger magiquement ceux qui prennent la route, mais de placer leur démarche sous le regard de Dieu. La bénédiction est ici un signe de communion : cyclistes, familles, paroissiens, tous rassemblés dans une même prière pour confier à Dieu les routes à venir, les efforts à fournir, les dangers à éviter.
Cette bénédiction rappelle que Dieu ne remplace pas notre responsabilité : La bénédiction de Dieu ne vous dispense pas d’être prudent, ni de respecter le code de la route. Elle exprime plutôt une dimension communautaire forte : on bénit ensemble pour mieux marcher ensemble, avec foi, dans le respect de soi, des autres et de la nature.
SD&C – ECR, mai 2025
Image: célébration de bénédiction des animaux et des maîtres en 2024 sur le parvis de la basilique Notre-Dame-© Notre-Dame