CHAPITRE 7 – Lors de la messe, les rites de l’accueil se terminent par la prière d’ouverture, que l’on appelle également oraison ou collecte, la première des trois oraisons « mobiles » de la messe. Quel est le sens de cette prière ? et Pourquoi dit-on qu’elle mobile ? Le septième chapitre du livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin) nous l’explique.
Une fois que la communauté s’est rassemblée, a chanté d’un même cœur, a tracé sur elle le signe de croix, a proclamé sa foi en Dieu Trinité qui est toujours avec nous, s’est préparée en profondeur aux grands mystères qui vont suivre et a chanté la gloire de Dieu, il ne lui reste plus qu’à plonger dans une prière commune.
Dans les rites de la prière d’ouverture, les deux types de prière, personnelle et communautaire, vont pouvoir prendre leur place : pendant le temps de silence, chacun prie personnellement dans le secret de son coeur, avant que le prêtre rassemble ces prières et prie au nom de tous. Voilà pourquoi cette prière porte également le beau nom de collecte, parce qu’elle collecte et réunit les diverses demandes des fidèles en une seule prière ; c’est le rôle du prêtre de présenter à Dieu, au nom de la communauté rassemblée, le condensé de la prière de tous. C’est bien pour cela que le prêtre s’exprime toujours à la première personne du pluriel.
©Hélène VDB
La prière d’ouverture comporte quatre temps : l’invitation, un temps de silence, l’oraison prononcée par le prêtre et l’Amen proclamé par toute l’assemblée.
Le prêtre invite l’assemblée à la prière (invitation), suit un temps de silence. « Ce temps de silence est un acte liturgique où nous prions et donc agissons ensemble, d’un seul cœur » ce n’est donc pas un « temps mort ».
L’oraison prononcée par le prêtre commence par une invocation au Père et s’accompagne d’une action de grâce qui décrit un aspect du mystère de Dieu que la liturgie de l’Église propose ce jour-là à notre méditation. Suit une demande liée à cette action de grâce. La formule de conclusion inscrit notre prière dans le mystère de la Trinité.
Toutes les prières se terminent par l’expression « pour les siècles des siècles », inspirée des prières juives. Elles confessent notre foi en Dieu dont le règne n’aura pas de fin. Suit
En disant Amen, l’assemblée exprime clairement son consentement à ce qui vient d’être dit ou fait.
Amen vient du mot hébreu âman dont la racine évoque ce qui est solide, stable, vrai, fiable. Dans Isaïe 65, 16, on parle du Dieu-Amen, c’est-à-dire le Dieu sur lequel on peut s’appuyer en toute sécurité, le Dieu à jamais fidèle. Jésus lui-même emploie cette expression : « Amen, amen, je vous le dis. », note Pascal Desthieux.
On appelle oraisons « mobiles », les prières qui changent chaque jour. Outre la prière d’ouverture, il s’agit de la prière sur les offrandes et la prière après la communion. On distingue également l’oraison personnelle, prière intime, dialogue intérieur prolongé avec Dieu, de l’oraison liturgique, expression publique et commune de l’assemblée en prière, prononcée par le prêtre au nom de l’Église. Le terme oraison vient du latin oratio, « parole, discours, prière. Au sens littéral, une oraison est une parole adressée à Dieu, une prière formulée en sa présence.
« Que l’Amen que nous prononçons à la messe soit un authentique Amen, une adhésion de tout notre être à ce que nous célébrons ! »
Texte d’après le livre de l’abbé Pascal Desthieux « Au coeur de la messe Tout savoir sur la célébration » (Ed. Saint Augustin). Extraits librement résumés.
Les chapitres précédents sont disponibles ICI
SD&C-ECR, mai 2025
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