Interview de Martin Lopez membre de la paroisse du Sacré-Cœur
Martin Lopez est Bolivien, il habite à Genève depuis 2010. En tant que membre de la paroisse du Sacré-Cœur, hispanophone, à laquelle il est très attaché, il a accepté de répondre à nos questions. Il nous présente son lien avec le Sacré-Coeur avant l’incendie, sa pratique de la foi après l’incendie et sa vision après les travaux de reconstruction et ses attentes concernant la future Maison d’Eglise. Pour information, l’acronyme « PCLE » signifie : Paroisse Catholique de Langue Espagnole – Parroquia Católica de Lengua Española.
Avant incendie
Quel était votre lien à l’Eglise du Sacré-Cœur avant l’incendie ?
Avant l’incendie, J’étais un fidèle paroissien, et pas seulement le dimanche car il y a d’autres activités tout au long de la semaine. En effet jusqu’à aujourd’hui, je participe à la Communauté à travers différents groupes, principalement dans le cadre du groupe de prière « Agua Viva » et en dirigeant l’un des groupes d’animation musicale eucharistique « Sion ».
Que représentait pour vous et votre communauté hispanophone cette église ?
Cette Communauté constitue un lieu où l’on peut vraiment cultiver et vivre la foi. D’après mon expérience, la spiritualité est mieux vécue lorsque le dialogue avec Dieu et les enseignements du Christ sont assimilés dans la langue que l’on parle le mieux, qui dans mon cas est l’espagnol. De plus, cette expérience est particulièrement enrichie par l’exubérance, la couleur, la ferveur distinctive et les nuances culturelles religieuses des pays d’Amérique latine. La société ibéro-américaine, pour la plupart, est très attachée à sa foi et a besoin de la pratiquer de la manière la plus proche possible de ce qu’elle ferait chez elle.
De plus, la PCLE offre des services uniques et irremplaçables en termes de développement, de conseil, d’instruction et de soutien spirituel, ce qui en fait une plateforme appropriée pour participer en tant que bénévole à tout type de projet.
Quelles étaient les événements en plus de la messe qui y étaient organisés ?
Groupes de prière, prière du chapelet, étude biblique, neuvaines (réunions de prière avant les fêtes patronales), catéchèse pour enfants et adultes, activités d’intégration avec d’autres paroisses et communautés.
Avant travaux de chantier
Dès que l’incendie s’est produit, à quel endroit étiez-vous ce jour-là ? A Genève, au bureau ? en voyage ? Quel souvenir gardez-vous quand vous avez appris pour l’incendie ?
Le jour de l’incendie, j’étais au bureau. C’était avant tout une préoccupation pour la sécurité de tout habitant qui pourrait se trouver à l’intérieur du bâtiment. Après avoir su qu’il n’y avait plus personne à l’intérieur, l’inquiétude s’est reportée sur la sécurité du bâtiment, car bien qu’il ne s’agisse pas de son propre siège, cet endroit restait « notre maison ».
Ou avez-vous pu assister à la messe le premier dimanche suivant l’incendie ? Dans quelle église êtes vous allé le dimanche depuis 2018 ?
À l’Église de la Communauté italienne qui a été la première à prêter ses installations pour que la Communauté de la PCLE puisse continuer avec les messes. Puis nous avons commencé à aller régulièrement à l’église du Christ-Roi et de Saint Martin, qui sont les temples dans lesquels sont temporairement célébrées les messes de la PCLE.
Avenir
Comment imaginez-vous la rénovation du Sacré-Cœur? Pensez-vous revenir au Sacré-Cœur souvent ?
Je suppose que la façade extérieure sera correctement conservée et que les rénovations correspondantes seront faites à l’intérieur. Et bien sûr, tant que je continuerai à vivre à Genève, je reviendrai souvent au Sacré-Coeur. Je suis ravi que les travaux de rénovation aient commencé en mars 2022.
Qu’attendez-vous de la Maison d’Eglise ? Comment vous représentez-vous ce nouvel espace d’accueil, de rencontre et de partage ?
J’espère que l’étendue et la capacité de l’église et des salles seront suffisantes pour accueillir l’ampleur des groupes de fidèles qui se réunissent habituellement à la PCLE, à la fois un dimanche normal et lors des fêtes et célébrations traditionnelles qui augmentent de manière décisive le nombre de visiteurs au cours d’un ou plusieurs jours.
Comment imaginez-vous la nouvelle architecture moderne ? Avez-vous peur de ne pas reconnaître l’ancien Sacré-Cœur ?
J’espère que la rénovation apportera un nouvel air de modernité, de sécurité et de fonctionnalité au bâtiment. J’espère sincèrement que, les courants architecturaux actuels aient intégré dans les dimensions intérieures le nombre élevé de fidèles lors de nos célébrations.
Quels sont vos souhaits pour l’avenir en tant que fidèle de la paroisse ?
La PCLE est une communauté forte. Elle a montré que son union et sa force ne sont pas uniquement soudées par un bâtiment. Mais, le fait que la PCLE soit à nouveau prochainement basée à Sacré-Coeur est très significatif pour notre identité et est un bon outil pour continuer à développer nos activités dans des conditions optimales.