Fête de la Croix glorieuse : faire mémoire d’un sacrifice rédempteur
Chaque 14 septembre, l’Église célèbre la fête de la Croix glorieuse, appelée aussi « Exaltation de la Sainte Croix ». Loin d’être une simple commémoration historique, cette solennité invite les croyants à tourner leur regard vers la croix, signe paradoxal du salut : l’instrument de supplice sur lequel le Christ a donné sa vie et qu’Il a transformé en source de victoire et de résurrection.
Des racines anciennes
L’origine de la fête remonte au IVᵉ siècle. En 335, l’empereur Constantin fit dédier à Jérusalem la basilique du Saint-Sépulcre, construite sur les lieux mêmes du Calvaire et du tombeau vide. Quelques siècles plus tard, en 630, l’empereur Héraclius ramena triomphalement la relique de la Croix, dérobée par les Perses, dans cette même basilique. De là, la célébration s’étendit à toute l’Église.
La folie de la Croix
La Croix est centrale dans la foi. « Le « scandale » et la « folie » de la Croix se trouvent précisément dans le fait que, là où il semble n’y avoir qu’échec, douleur, défaite, précisément là se trouve toute la puissance de l’Amour infini de Dieu, car la Croix est expression d’amour et l’amour est la vraie puissance qui se révèle justement dans cette faiblesse apparente », a affirmé le pape Benoit XVI en commentant la théologie de la Croix dans la christologie de saint Paul.
Comme l’a rappelé le pape François, deux tentations menacent : voir un « Christ sans croix », réduit à un simple maître spirituel, ou contempler une « croix sans le Christ », privée d’espérance. Ni dolorisme, ni spiritualisme désincarné : c’est l’amour du Christ qui sauve, comme le souligne saint Thomas d’Aquin, et non la souffrance pour elle-même.
Une croix présente dans la vie du croyant
Célébrer la Croix glorieuse, c’est faire mémoire d’un sacrifice rédempteur et renouveler l’espérance d’un amour plus fort que la mort. Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) exprimait ce mystère dans des mots poétiques :
«Regarde en haut vers la Croix:
Elle étend ses poutres,
Comme quelqu’un qui ouvre ses bras,
Comme s’Il voulait embrasser le monde entier:
Venez vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau…
Du sol, elle s’élève jusqu’au ciel
Et aimerait tous les emporter là-haut.
Embrasse seulement la Croix, ainsi Tu le possèdes,
Lui qui est vérité chemin et vie.
Si Tu portes Ta Croix, elle-même Te porte
Et devient pour Toi béatitude».
Un chemin spirituel
La liturgie actuelle situe la fête de la Croix glorieuse au terme d’un parcours spirituel qui commence le 6 août avec la Transfiguration. Ces quarante jours forment une sorte de
«carême d’été». Fêter la Croix glorieuse, c’est enfin se préparer à contempler, le lendemain, la compassion de Marie lors de la mémoire de Notre-Dame des Douleurs.
SD&C- ECR – septembre 2025
Sources principales : Vatican News – Liturgie catholique.fr
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