
DE L’AVENT À NOËL: LA SYMOBOLIQUE DE LA LUMIÈRE
À mesure que l’hiver avance et que les journées raccourcissent, un sentiment surgit en nous : la lumière nous manque. Comme le Carême, l’Avent s’inscrit dans cette expérience de privation et d’attente féconde pour qu’elle se transforme en chemin spirituel pour nous conduire à la lumière de Noël. Durant cette période, nos liturgies, nos gestes quotidiens, nos traditions nous rappellent que la lumière symbolise ce qui vient de Dieu, ce qui éclaire nos vies et dissipe l’obscurité et les ténèbres.
Une lumière qui grandit dans la nuit
L’Avent est un temps d’attente… mais aussi un temps de progression. Chaque dimanche, une nouvelle bougie s’allume sur la couronne. Ce geste simple exprime une vérité profonde : la lumière ne surgit pas d’un coup, elle grandit pas à pas sur le chemin qui nous conduit à la célébration de la naissance de l’Enfant.
Dans nos vies aussi, la clarté de la paix intérieure doit se conquérir petit à petit. Ainsi, chaque flamme de l’Avent raconte que la lumière de Dieu nous rejoint pas à pas.
La lumière, premier don de Dieu
Aux premières lignes de la Genèse, Dieu parle, et la lumière jaillit : « Que la lumière soit ! ». (Gn 1,3) Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour. »
Depuis les premiers temps, la lumière est signe de la présence bienveillante du Créateur. Elle symbolise ce qui met en ordre, ce qui ouvre un chemin de vie.
Dans l’Avent, cette lumière originelle nous est rappelée : Dieu n’a jamais cessé d’éclairer l’histoire humaine, même lorsque nous traversons des zones d’ombre.
Le Christ, lumière du monde
Dans l’Ancien Testament, le prophète Isaïe parle d’une grande lumière qui préfigure la venue de Jésus : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Isaïe 9,1).
Nous croyons que loin d’être un simple symbole, Dieu qui se fait homme avec la naissance de Jésus, est vraiment la lumière qui éclaire le cœur humain, qui réchauffe, qui guérit, qui sauve. La naissance de l’Enfant dans la nuit nous révèle que Dieu vient nous rejoindre là où nous manquons de lumière. Il nous libère de la peur qui règne dans l’obscurité.
Ainsi l’Evangile selon saint Luc (Lc,2) nous dit : « L’ange du Seigneur se présenta devant les bergers, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. L’ange leur dit : Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
L’étoile des roi mages
C’est toujours la lumière qui guide les Roi Mages : « Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie » (Mt 2,9-10).
Encore une fois, l’étoile est un signe offert par Dieu, une lumière pour avancer, qui nous précède et nous invite à marcher avec confiance.
La lampe, symbole de la lumière divine
« Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route » (Ps 118, 105). Dans cet extrait du psaume 118, cité par le pape Benoît XVI à l’occasion des obsèques du cardinal Carlo Maria Martini (3 septembre 2012), la lampe symbolise cette lumière divine, une lumière à partager.
Le pape Benoit XVI a ainsi repris une magnifique homélie du cardinal : « Nous te demandons, Seigneur, que tu fasses de nous des eaux vives pour les autres, un pain fractionné pour nos frères, une lumière pour ceux qui marchent dans les ténèbres, la vie pour ceux qui avancent à tâtons dans l’obscurité de la mort. » (Homélie du 29 mars 1980).
Des gestes de lumière
Nous aussi nous sommes appelés à être lumière et à sainteté !
« Les nouveaux saints sont des lampes capables de diffuser la lumière du Christ », a ainsi récemment affirmé le pape Léon XIV, lors de la messe de canonisation de sept bienheureux sur la place Saint-Pierre, le 19 octobre dernier. «Que leur intercession nous soutienne dans les épreuves. Et que leur exemple nous inspire dans notre vocation commune à la sainteté », a -t-il ajouté.
Alors que nous approchons de la fête de la Nativité, notre foi nous invite à transmettre la lumière qui illumine nos cœurs. Un mot bienveillant, une visite, un pardon offert, un geste de générosité, une main tendue, un sourire…
Chaque flamme que nous allumons fait vivre la grande lumière de Dieu qui s’est fait chair pour nous.
Belle montée vers Noël !
SD&C- ECR, décembre 2025
Credit image: Eglise Sainte Madeleine. Verrière, vers 1500. La Genèse. Détail – Philippe Lissac / Godong
