La Solidarité n’est pas un crime ! La loi devrait clairement faire une distinction entre trafic d’êtres humains et assistance humanitaire, écrivent Nicole Andreetta et Inès Calstas de l’Eglise catholique romaine à Genève
Malgré un large soutien, dont celui d’ Amnesty international, de Solidarité sans frontières, de la Fédération des Eglises protestantes, du Réseau évangélique, de l’Armée du Salut, des Eglises libres et de la Conférence des évêques de Suisse, l’aide aux migrants en situation illégale pourrait rester punissable sur le territoire suisse.
Le 11 novembre 2019, la commission compétente du Conseil National a rejeté par 15 voix contre 8 l’initiative parlementaire de Lisa Mazzone (Verts/GE) qui souhaitait mettre un terme au « délit de solidarité » dans le cas où les personnes qui prêtent assistance, le font pour des motifs honorables.
Selon la commission, les juges appliquent le principe de proportionnalité et renoncent à des peines élevées si les personnes ont agi pour des motifs humanitaires. Une amende ou une peine pécuniaire est alors prononcée (c’est le cas de 600 à 800 personnes chaque année).
Si, suite au procès en appel, le 10 septembre 2019, la tessinoise Lisa Bosia Mirra a été blanchie de l’accusation d’aide au séjour illégal, la Cour d’appel de Locarno a maintenu contre elle l’accusation d’aide à l’entrée et à la sortie illégales.
Ainsi, la peine infligée à Lisa Bosia Mirra demeure inscrite dans son casier judiciaire. Or elle n’est ni une passeuse, ni une criminelle !
La loi devrait clairement faire une distinction entre trafic d’êtres humains et assistance humanitaire.
Nicole Andreetta et Inès Calstas, décembre 2019
CERCLE DE SILENCE Samedi 14 décembre 2019 de 12h à 13h
Plainpalais : arrêt Cirque, tram 15
Le mouvement des Cercles de silence existe depuis 12 années. Le premier cercle a eu lieu à Toulouse en 2007. Aujourd’hui en France, quelque 3000 personnes se réunissent chaque mois dans plus de 120 villes. Certains Cercles ont bientôt atteint le nombre de 150 rassemblements.
Le Cercle de Genève se réunit, 5 à 6 fois par an, depuis 2011. Il fêtera son 50e rassemblement en 2020.
Nicole Andreetta
Responsable de l'aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d'asile et des réfugiés (AGORA)