RECORD D’AFFLUENCE À LA JOURNÉE DES CONFIRMANDS, À GENÈVE

Plus de 500 personnes ont participé à la Journée des confirmands, le 23 mars 2025, à la paroisse Ste-Clotilde de Genève. Une affluence record qui va dans le sens du regain d’intérêt des jeunes pour les sacrements.

Raphaël Zbinden – cath.ch

«Vous avez de la chance, c’est la première édition où il ne pleut pas», lance une animatrice aux jeunes réunis devant la salle paroissiale de Ste-Clotilde. Effectivement, les plus de 500 confirmands sont joyeusement rassemblés sous un soleil printanier et une température presque estivale.

L’événement est organisé chaque année au printemps par le service de catéchèse (Pastorales des Chemins) et la pastorale de la jeunesse de l’Église catholique romaine Genève (ECR). Il permet de créer une dynamique et des liens entre les jeunes et moins jeunes qui réalisent leur confirmation dans l’année, explique Miles Fabius, responsable de la pastorale jeunesse, à cath.ch.  27 communautés sont réunies en ce jour. Les groupes sont formés autour des missions linguistiques et des paroisses ou Unités pastorales (UP), l’un regroupe même les «confirmands adultes».

«L’App Esprit-Saint est ineffaçable»

La première activité est justement nommée le «brise-glace». Un passage qui permet de nouer des premiers liens entre les participants. Les jeunes sont appelés par les animateurs à former quatre lignes. Le «speed dating» consiste à faire connaissance avec la personne qui se trouve en face. «Quel est ton prénom et ton plat préféré?, ton métier de rêve?». Les questions s’enchaînent avec un peu de cacophonie. Mais les rires qui fusent dans la foule indiquent que la glace est fissurée.

La journée se poursuit par une liturgie dans l’église Ste-Clotilde. Des chants repris par l’assistance finissent de réchauffer l’ambiance. Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, prend ensuite la parole pour encourager les confirmands. «L’App Esprit-Saint que vous allez télécharger est ineffaçable, assure l’évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). Parce que le signe de la croix est un amour qui ne s’efface jamais!»

Une vidéo projetée dans l’église rappelle ensuite le passage biblique des Pèlerins d’Emmaüs, sous lequel est placé cette journée. Un épisode entre tristesse et joie, où les compagnons de route de Jésus apprennent à le connaître réellement. Une démarche à laquelle est appelé tout confirmand.

Sur le chemin d’Emmaüs

À la sortie de l’église, les participants se répandent à travers Genève où neuf points les attendent dans divers lieux, principalement des églises et des temples. «C’est une façon de faire découvrir aux jeunes la ville tout en les faisant réfléchir sur l’étape de foi qu’ils s’apprêtent à franchir», note Miles Fabius.

Les divers points du «Chemin d’Emmaüs» ont été réfléchis par le service de catéchèse et la pastorale des jeunes pour rejoindre au mieux les préoccupations des jeunes. La première étape les a amenés à se pencher sur la question: «Comment rencontrer Jésus lorsque je me sens triste?» puis «Comment réagir lorsque l’on m’annonce une bonne nouvelle?» Des discussions, échanges et méditations ont eu lieu autour de ces thématiques, avec toujours en filigrane l’expérience des pèlerins d’Emmaüs. L’une des étapes de ce chemin était constituée par un témoignage de Mgr de Raemy.

Retrouver des liens véritables

«La joie, mais aussi la tristesse, sont des choses qui touchent spécialement les jeunes, relève Miles Fabius. L’un des aspects de la jeunesse actuelle est le sentiment d’isolement. Dans notre société, il est difficile de nouer des liens. Les réseaux sociaux et d’autres facteurs ont tendance à éloigner les personnes des relations sincères et réellement nourrissantes. Et les jeunes souffrent particulièrement de cela.»

Ce phénomène est pour l’agent pastoral l’un des facteurs pouvant expliquer l’augmentation impressionnante des demandes de confirmations. «Nous-mêmes sommes surpris par l’ampleur de ce qui arrive», admet Miles Fabius. 525 personnes se sont inscrites en 2025, contre 350 l’année précédente. 55 bénévoles se sont également mis à disposition, comparés à la trentaine des éditions précédentes. «On ressent un enthousiasme, les jeunes veulent aussi s’engager.» Les nouveaux venus sont essentiellement des jeunes, puisqu’une quinzaine seulement de personnes de 18 ans et plus se sont inscrits cette année.

Miles Fabius ressent ainsi une véritable tendance dans la jeunesse à retrouver des amitiés et relations authentiques. «Il y a peu d’institutions en fait qui apportent cela, à part l’Église. Et c’est sans doute cela qui dynamise actuellement la démarche de confirmation.»

Une journée organisée par les jeunes eux-mêmes

Inês, animatrice dans la mission portugaise, n’a pas remarqué, elle, de croissance particulière des inscriptions, mais une réelle stabilité. Elle confirme cependant l’intérêt des jeunes de la mission pour ce genre de journées. «Ils peuvent approcher l’enseignement de l’Église de manière ludique. C’est très enrichissant pour les jeunes de langue portugaise de pouvoir rencontrer les jeunes des autres missions et paroisses, de prier en français.»

Miles Fabius souligne qu’une dimension très importante de cette Journée des confirmands est d’impliquer les jeunes dans l’organisation. «Ce sont eux qui ont fait l’animation et ils l’ont fait très bien. Les laisser s’engager ainsi a beaucoup d’avantages. Tout d’abord, cela les valorise et leur permet d’utiliser leurs talents, qui sont nombreux. Ensuite, les autres jeunes se sentent plus à l’aise avec eux que si nous faisions l’animation, car comme nous avons l’âge de leurs parents, ils nous ressentent plus comme une autorité.»

Donner un autre regard sur l’Église

À dire vrai, le «micro-trottoir» effectué auprès des jeunes présents par cath.ch indique davantage une motivation sociale et traditionnelle que spirituelle. «Je fais ma confirmation parce que mes parents l’on faite, que cela me permettra de devenir marraine et de me marier à l’église», explique par exemple Béatrice, 15 ans. Elle espère tout de même que cette démarche la «rapprochera de Dieu».  Gabriel, 16 ans, avoue qu’il fait sa confirmation surtout parce que ses parents le veulent et parce qu’il pourra ainsi devenir parrain. Il admet toutefois passer une «bonne journée parce qu’on peut rencontrer plein d’autres jeunes.»

Miles Fabius est conscient que certains jeunes franchissent le pas par tradition ou dans une dynamique de groupe, sans être forcément dans une démarche spirituelle. Un phénomène qui est pour lui tout à fait dans l’ordre des choses. «Il est normal que beaucoup au départ ne soient pas motivés. Mais cette petite expérience de l’Église en touchera tout de même certains. Des événements comme celui d’aujourd’hui sèment malgré tout des graines et changent leur regard sur l’Église, vue comme un lieu où bien d’autres activités que la messe sont proposés.» (cath.ch/rz)

© Centre catholique des médias Cath-Info, 23.03.2025

Image Journée des confirmands, 23 mars 2025, Genève | © Raphaël Zbinden (6/9)